L’incertitude comme maître-mot

L’avenir nous le dira, mais au regard de la crise que nous venons de vivre aussi inattendue qu’impactante, la valeur de certains actifs détenus par les Français pourrait connaître des fluctuations : les placements s’en verront affectés à des degrés divers. La durée et l’importance de cette récession marqueront la valeur, les tendances et les fluctuations de nombreux actifs.

L’important est de bien analyser ses besoins, de penser à long terme et de se diversifier. Le risque de perte d’un portefeuille suffisamment diversifié décroît avec le temps. Il peut être aussi envisagé d’investir régulièrement si cela est possible afin de pouvoir lisser ses performances.  

L’investissement en immobilier

S’agissant d’un placement à long terme, il est plus difficile et trop tôt pour évaluer précisément les conséquences de la crise sur le marché immobilier. Néanmoins l’immobilier jouit de fondamentaux solides comme celui d’être parmi les rares actifs réels disponibles.

Le maintien de taux bas devrait faciliter la reprise d’autant plus que la pierre demeure, en période troublée, une valeur-refuge. Elle permet d’actionner le levier de la dette en bénéficiant de taux d’emprunt toujours très attractifs malgré leur récente remontée. Omniprésent dans le patrimoine des Français, l’immobilier est le seul placement qui permet de se constituer un capital avec effet levier.

Toutefois, si les revenus des ménages français sont amenés à être altérés sur une longue période, il deviendra plus difficile d’assurer le remboursement des emprunts contractés. Dans ce cas, une remise sur le marché des biens immobiliers pourrait se faire sentir rapidement.

Aussi, l’immobilier ne conviendra qu’à certains profils et ne répondra pas à des besoins de liquidités. C’est un actif qui s’use dans le temps et qui bénéficient de lois protectrices des locataires qui lui font perdre une partie de sa valeur.

Investissement SCI en défiscalisation

Les SCI permettent d’investir dans de l’immobilier tout en bénéficiant de leviers fiscaux avantageux. Moins chargés en frais que les SCPI, c'est surtout un outil bien pratique pour réduire le montant de son impôt sur le revenu grâce aux charges déductibles. 

Elle peut être une bonne solution pour placer l’argent d’épargne cumulé pendant la crise. Alternative réelle à l’investissement immobilier classique ou fonds en euros, la SCI se veut être une solution de défiscalisation accessible et efficace.

Ici, l’objectif et les conditions de placements diffèrent de ceux les plus courants : le rendement inclut la fiscalité et les aides fiscales. Ayant un objectif à long terme, elles sont moins propices aux fluctuations du marché.

Attention toutefois, dès lors qu’il s’agit de placement en lien avec l’immobilier, les prévisions sont plus complexes et une dose de risque est à prévoir.  Il est essentiel de surtout diversifier ses placements, de ne pas se précipiter et avoir une vision rendement, fiscalité et liquidité sur son projet d’investissement.

Les SCPI vont-elles continuer à séduire ?


Avec chaque année des nouveaux records de collecte, les SCPI ont le vent en poupe. Mais, en pleine crise économique, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) doivent composer avec les difficultés financières de leurs locataires. Les objectifs seront cette année plus durs à tenir. Avec une fiscalité déjà prohibitive, elle comporte des risques tactiques de baisse à court terme.

La raison économique des SCPI est de loger des entreprises. À ce titre, elles sont en premières lignes en cas de cessation des paiements des loyers. En effet, bon nombre d’entreprises ont vu leur chiffre d’affaires baisser avec le confinement et beaucoup pourraient se retrouver en difficulté pour payer les loyers. La loi d’urgence du 23 mars 2020 permet d’ailleurs aux très petites entreprises (TPE) de “reporter intégralement ou d'étaler le paiement des loyers”.

Alors, si certaines SCPI pourraient s’en tirer sans trop de problèmes notamment grâce à une mutualisation du risque collectif, d’autres pourraient à l’inverse subir un décrochage des loyers, notamment les plus petites d’entre elles, qui ont investi sur des actifs de petite taille aux besoins des TPE et PME. Aussi, le télétravail pourrait redistribuer les cartes et représenter un risque stratégique devenant une tendance marquante des années à venir.

La SCPI est un pur produit de placement afin de se créer un revenu complémentaire immédiat, à terme, ou un capital. La question essentielle est de savoir si cette crise va perdurer. Si la crise se résorbe d’ici les quelques mois à venir, les conséquences seront bien moindres.

L’épargne de précaution


Nombreux sont les Français en quête de sécurité et de liquidités, à favoriser une épargne garantie et disponible. Ainsi, l’épargne réglementée attise la faveur des ménages. Les dépôts bancaires sont en hausse et les flux vers les livrets d’épargne devraient enregistrer des montants records alors même que les taux de rémunérations n’ont jamais été aussi bas.

Le but n’étant pas de gagner de l’argent, mais d’assurer toutefois une précaution en cas d’événement imprévus.

L’assurance-vie, quel avenir ?

Les épargnants ont fortement réduit leurs épargnes en assurance-vie. 4,3 milliards d’euros sont sortis des encours de l’assurance-vie depuis 2020. Le plus mauvais score depuis 2011. Après avoir été érodé régulièrement, le charme fiscal de l’assurance-vie semble s’estomper. Leur rendement chute régulièrement depuis vingt ans et peine à compenser l’inflation. Une situation inédite qui va nous mettre face à une véritable rupture de modèle, car dans ces conditions, il n’est pas possible de commercialiser éternellement du fonds en euros. Les compagnies ont une décroissance qu’elles freinent en allongeant la durée des rachats, pour empêcher une décrue subite, qui déstabiliserai leur gestion sécuritaire... Pourtant, aujourd’hui, aucun placement sans risque ne la concurrence, notamment, sur le court terme. Aussi, elle est une enveloppe fiscale qui permet de diversifier ses avoirs grâce à l’offre variée des contrats multisupports. Cette épargne s’adapte donc pendant la crise, à la manière dont a été reparti les avoirs selon le profil et les objectifs de l’épargnant. Attention toutefois à la désillusion.

L’épargne « forcée »

Avec cette période d’économie dite, « forcée », les Français ont cumulé plus de 75 milliards d’euros de liquidités supplémentaires en l’espace de seize semaines, selon les chiffres de l'OFCE, faute de pouvoir consommer aisément. Attention toutefois, ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité. Si l’épargne globale des ménages a augmenté, ce n’est pas le cas dans tous les foyers. Si certains ont été mieux lotis, d’autres, ont vu leurs dépenses augmenter et leurs revenus baisser.

Les Français se disent plus enclins à annuler leurs désirs de consommation plutôt que leurs investissements, notamment immobilier.